Maxime BALANDIER

Maxime BALANDIER (2022)

Inferring parturition date in roe deer (capreolus capreolus): applications and opportunities for studying reproductive phenology in the face of global change. Master 2° Année Biodiversity Ecology and Evolution Encadrée par Mark HEWISON et Pascal MARCHAND

Résumé   

L’occurrence de la mise bas est déterminante pour la survie juvénile et peut avoir des effets à court et long termes sur la trajectoire  d’histoire de vie des individus. Elle influe notamment sur la survie et la croissance précoce, des facteurs qui déterminent la dynamique des  populations. Ainsi, la date de mise bas chez les herbivores devrait être synchronisée avec le début de la saison de végétation pour pallier aux besoins  énergétiques importants liés à la parturition et maximiser la valeur sélective des consommateurs. Il y a donc un besoin croissant de comprendre  comment les changements globaux affectent la phénologie de la reproduction des animaux. Pour répondre à ces questions, il est important de  déterminer où et quand les femelles mettent bas. Cependant, détecter une mise-bas peut parfois s’avérer difficile en raison du comportement cryptique  des femelles et des nouveau-nés. Ces dernières années, plusieurs méthodes ont été développées dans le but d’inférer la date de mise-bas chez les  animaux, souvent basées sur des approches complexes qui pourraient ne pas être généralisables à différents sites d’étude. Dans cette étude, nous avons  simplifié une approche existante pour inférer la date de mise-bas chez le chevreuil (Capreolus capreolus). En étudiant le temps de résidence des  femelles au sein de zones restreintes, nous avons pu inférer la date de mise-bas avec une certitude raisonnable, notamment dans une population de  chevreuils du sud-est de la France. Même si les résultats de notre approche ont été plus contrastés dans la détection de l’absence de mise-bas chez des  juvéniles et dans une autre population d’Allemagne de l’est, elle nous a permis de montrer que les femelles adultes mettent bas plus tôt dans les  habitats majoritairement fermés, contrairement à des femelles qui vivent dans des habitats plus ouverts et donc plus riches en ressources de haute  qualité. Ceci est probablement le fruit d’une force de sélection pour une mise-bas précoce plus importante dans les milieux fermés, en lien avec la  distribution des ressources dans le temps et dans l’espace. De plus, à large échelle, nous avons montré que la date de mise-bas du chevreuil variait  avec la latitude et l’altitude. Les chevrettes mettent en moyenne bas plus tard aux hautes latitudes qu’aux basses latitudes, probablement coïncidant  avec les variations de la phénologie de la végétation à cette échelle. Cela suggère un possible ajustement de la phénologie de la reproduction du  chevreuil le long de gradients environnementaux. Nous suggérons que notre méthode pourrait être améliorée en identifiant d’autres facteurs qui  pourraient influencer le mouvement des femelles autour de la mise-bas. Enfin, l’approche que nous avons adoptée pour comprendre les variations de la  phénologie de la reproduction du chevreuil peut sans doute être généralisée à des espèces qui auraient des changements brusques de comportement  autour de la parturition. Cette démarche a été réalisée dans le but d’apporter des réponses quant aux conséquences du changement climatique et de la  fragmentation des habitats sur la phénologie d’un grand herbivore largement distribué en Europe et constitue une avancée dans l’inférence de ces  événements clés de la trajectoire d’histoire de vie des herbivores, et plus largement des animaux, face aux changements globaux. 

MOTS-CLES - phénologie de la reproduction, chevreuil, changement global, mouvement, herbivores, parturition, GPS   

Summary   

The timing of parturition is crucial for juvenile survival and may have short and long-term effects on the life-history trajectory of  individuals. Survival and early growth are important factors influencing population dynamics. Therefore, births in herbivores should be synchronized  with the vegetation onset to meet the energetic requirements related to parturition and maximize the fitness of consumers. There is hence an increasing  need to understand how global change is affecting the reproductive phenology of animals. To address such issues, it is of importance to know when  and where females give birth. However, detecting parturition may be difficult, due to the cryptic behaviour of females around parturition or neonates.  Over the past few years, several methods have been developed to infer parturition in animals, often based on complex approaches which may not be  generalizable to different study areas. In this study, we simplified an existent approach to infer parturition in a hider species, roe deer (Capreolus  capreolus). Using the residence time of females within restricted areas, we were able to infer parturition occurrence and timing in reproductive  females with reasonable confidence. Although this approach provided more contrasted results in detecting the absence of parturition in nonreproductive females and in another roe deer population, it allowed us to reveal that adult females gave birth earlier with increasing proportion of  closed habitats in their home range, probably due to a stronger selection towards earlier parturition in closed habitats where resources of high quality  are available mostly at the beginning of the growing season. At a larger scale, we also found evidence for variation in the timing of parturition along a  latitudinal and altitudinal gradient, probably coinciding with variations of plant phenology along these gradients, which supports results of previous  studies. This shows a possible adjustment of roe deer parturition timing along environmental gradients. We suggest that our approach to infer  parturition may be improved with further investigation on the factors influencing movement of females around parturition. With this study, we aimed  to understand the responses of roe deer reproductive phenology to climate change at the level of populations and species. We think that our approach  may be generalized to other species with similar marked changes in movement around parturition events. Our work hence constitutes a step forward in  the inference of key events in the life-cycle of large herbivores and the understanding of further animal reproductive phenology and ecology in a  context of climate change and increasing human encroachment into natural areas. 

KEY WORDS - reproductive phenology, global change, roe deer, movement, herbivores, parturition, GPS

Date de modification : 07 juin 2023 | Date de création : 04 août 2022 | Rédaction : YC