De nouveaux abattages de loups dans les Alpes.

Vendredi 14 Aout 2015

De nouveaux abattages de loups dans les Alpes.

De nouveaux abattages de loups dans les Alpes

Le Monde.fr avec AFP | 13.08.2015 à 17h04 • Mis à jour le 13.08.2015 à 18h57

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Le préfet des Alpes-de-Hautes-Provence a ordonné, jeudi 13 août, l’abattage de quatre loups. Les tirs de prélèvement sont autorisés pour une durée de six mois et justifiés, selon la préfecture, par « la progression de l’espèce dans le département et l’importance des dommages occasionnés sur les troupeaux des exploitations et estives ».

Le préfet a également autorisé « des tirs de défense » pour protéger des secteurs où des troupeaux domestiques sont en pâture. Il souligne que « au 12 août 2015, sont toujours en vigueur dans le département deux arrêtés de tirs de prélèvement, 209 arrêtés de tirs de défense et huit arrêtés de tirs de défense renforcée », autorisant le prélèvement d’un total de « neuf loups » dans le département.

La population de loups en baisse

Chassé sans relâche, le loup est revenu naturellement dans les Alpes par l’Italie dans les années 1990, et est protégé par deux textes européens ratifiés par la France : la convention de Berne de 1979et la directive « habitats » de 1992. Il a vu sa population tripler en dix ans en France, de 100 à 300 environ, recolonisant peu à peu un tiers du territoire dans le Sud-Est. Au grand dam du monde pastoral : les attaques de loup ont doublé en cinq ans, avec 8 500 brebis tuées entre juillet 2014 et juillet 2015.

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Au début de juillet, le gouvernement a durci la lutte contre ce prédateur : le nombre maximal de loups qui pourront être abattus est passé de 24 individus, en 2014-2015, à 36 pour la période 2015-2016. En 2014-2015, ce quota n’avait pourtant pas été atteint : 19 loups avaient été tués officiellement et un par un braconneur. Un second arrêté facilite les conditions dans lesquelles ces abattages pourront être autorisés par les préfets en cas de dommages importants aux élevages, perpétrés malgré les mesures de protection (clôtures électrifiées, chiens, etc.). Autre mesure : plusieurs loups pourront être abattus pendant une même opération de « prélèvement », et plus forcément sous le contrôle de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).

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En 2015, pour la première fois, la population de Canis lupus a connu une légère baisse : elle a été estimée par l’ONCFS à 282 individus, contre 301 en 2014. Et contre quelque 1 000 individus en Italie, et près de 3 000 en Espagne. A la fin de juillet, le plan d’aide aux éleveurs en difficulté annoncé par le ministère de l’agriculture prévoyait pourtant le « renforcement de la protection des élevages ovins contre le loup et l’engagement par le gouvernement d’une démarche de déclassement du loup comme espèce strictement protégée, auprès de la Convention de Berne et de l’Union européenne ». Une démarche qui promet toutefois d’être longue et laborieuse, pour un succès très incertain.

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Date de modification : 07 juin 2023 | Date de création : 14 août 2015 | Rédaction : CY