La justice ne s’oppose pas à l’abattage des bouquetins du Bargy

Mercredi 21 Octobre 2015

La justice ne s’oppose pas à l’abattage des bouquetins du Bargy

La justice ne s’oppose pas à l’abattage des bouquetins du Bargy

SOURCE: Le Monde.fr avec AFP | 21.10.2015 à 13h52

Dans une ordonnance rendue publique mercredi 21 octobre, le tribunal administratif de Grenoble a refusé de suspendre l’arrêté préfectoral autorisant l’abattage des bouquetins du Bargy (Haute-Savoie), malades de la brucellose, comme le demandaient des associations de défense de l’environnement. Le juge des référés a estimé qu’« aucun des moyens » invoqués par les organisations de défense de la nature n’était « propre à créer un doute sérieux quant à la légalité de la décision ».

Plusieurs associations (Frapna, LPO, One Voice et Aspas) avaient saisi le tribunal d’un recours en référé à la fin du mois de septembre, demandant la suspension de l’arrêté du 16 septembre du préfet de la Haute-Savoie. Cet arrêté autorise l’abattage de 200 à 300 bouquetins, c’est-à-dire la quasi-totalité des animaux du massif, à l’exception d’un noyau sain de 75 individus, préalablement identifiés. Près de 70 animaux ont déjà été abattus dans le cadre de cet arrêté, les 8 et 9 octobre. Après cette « première étape », la préfecture avait suspendu les opérations « jusqu’à nouvel ordre ».

Lire : L’abattage des bouquetins dans les Alpes suspendu

Environ 40 % des bouquetins du Bargy, une espèce protégée, sont atteints par la brucellose, une maladie potentiellement transmissible aux bovins, avec d’importantes conséquences économiques, mais aussi à l’homme. En avril 2012, un cheptel laitier de la commune du Grand-Bornand, contaminé par des bouquetins malades de la brucellose, avait dû être euthanasié et deux autres placés en soixantaine. Deux enfants étaient tombés malades et des reblochons vendus dans toute la France avaient été détruits.

« Les tirs ne doivent pas reprendre »

« Légal ne veut pas dire opportun. Les tirs ne doivent pas reprendre », a réagi la Fondation Nicolas Hulot dans un communiqué publié mercredi :

« Nicolas Hulot demande à Ségolène Royal qu’elle prenne d’urgence une initiative de médiation pour remettre tout le monde autour de la table, retrouver le sens du dialogue et élaborer des solutions de compromis acceptables pour tous. »

La fondation estime notamment que « les alternatives à l’abattage massif (…) n’ont pas encore été sérieusement étudiées ». Pour les défenseurs des animaux, abattre massivement une espèce protégée, sans faire de distinction entre les malades et les bien portants, est absurde et contre-productif : l’opération risque de pousser les animaux restants vers d’autres massifs ou d’attirer des mâles des alentours auprès des femelles survivantes. Vouloir éradiquer la quasi-totalité du cheptel ne ferait que contribuer à propager la maladie, assurent-ils. Ils proposent plutôt de recourir à la vaccination ou d’endormir les caprins puis de déterminer ceux qui sont atteints grâce à un test réalisable sur place, ce qui permettrait d’épargner les individus sains.

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Date de modification : 07 juin 2023 | Date de création : 21 octobre 2015 | Rédaction : YC