Projet NEWPOM : pesticides dans les pommeraies. De la mesure de l’exposition à l’évaluation des impacts

Newpom est un projet de partenariat Recherche-Entreprises co-financé par la Région Occitanie dont l'objectif principal est de mettre en parallèle les niveaux d'exposition aux produits phytosanitaires mesurés sur le terrain sur les feuilles et fruits et mesure de l'exposition directe des intervenants après la ré-entrée en pommeraies et l'évaluation de l'impact ultérieur sur la santé du consommateur et des professionnels

Contexte et enjeux du projet NEWPOM

Nos sociétés développées peuvent aujourd'hui être nourries avec abondance, grâce au progrès de l’agriculture et avec l’utilisation plus ou moins massive des produits phytosanitaires. Cependant ces composés sont considérés comme des facteurs de risque pour la santé particulièrement pour les professionnels : le rapport d'expertise collective INSERM publié en juin 2013 souligne la présomption forte d'un lien entre l'exposition professionnelle aux pesticides et le risque de développement de certaines pathologies (Parkinson, certains cancers et maladies métaboliques). Le questionnement des professionnels et des consommateurs sur le risque encouru pour leur santé nécessite de documenter les niveaux d’exposition dans l’ensemble des contextes professionnels utilisant des pesticides (rapport  Anses et Expertise collective Inserm 2013) et d’améliorer les connaissances sur les expositions et sur leurs impacts  (effets cocktails notamment). L'identification des niveaux d'exposition et des produits utilisés est donc aujourd'hui une étape cruciale pour une meilleure appréhension de l'étude de l'impact de ces composés sur la santé. La culture de la pomme qui sera le support de nos études est très consommatrice de produits phytosanitaires. Le nombre de traitements moyen sur la pomme est de 35,1 ; dont 22,5 fongicides – bactéricides, 9 insecticides – acaricides, 1,8 herbicides 1,8 régulateurs de croissance. La région Midi-Pyrénées est la troisième région qui utilise le plus de traitements sur la pomme avec 41,6 traitements en moyenne après les régions Poitou-Charentes (50 T) et les Pays de la Loire (44,7 T)[1]. Or cette culture est une production majeure dans la région Midi Pyrénées, et particulièrement dans le Tarn et Garonne où elle représente 42% des surfaces cultivées et 10% de la production nationale.

[1] Agreste Les dossiers, Enquête sur les pratiques phytosanitaires en arboriculture 2012. Nombre de Traitements, Numéro 22, décembre 2014, 17p.

pommier

Objectifs généraux

Dans notre projet nous mettrons en parallèle les niveaux d'exposition des produits phytosanitaires, mesurés sur le terrain lors d'un itinéraire technique classique, avec l'évaluation de l'impact de ces niveaux par des études expérimentales in vivo et in vitro

  • Ainsi ce projet se propose :
  1. d'évaluer l'exposition des arboriculteurs aux pesticides notamment lors d'une période critique non protégée de la réentrée dans le verger après un traitement dans le cas des pommeraies, production majeure dans la région Midi Pyrénées, par l'analyse des taux de résidus de pesticides sur les feuilles et fruits et la mesure de l'exposition directe des intervenants après la réentrée. La réentrée est une période critique car les tâches effectuées se font sans protections individuelles particulières et l’épiderme des individus est alors en contact direct avec des surfaces végétales plus ou moins contaminées des feuilles et des fruits. L’exposition sera mesurée sur les individus intervenant dans des parcelles traitées en parallèle de la mesure des résidus sur les arbres et la détermination des paramètres de disponibilités de ces résidus.
  2. de rechercher l'impact d'une exposition à ces composés, dont la nature, l'association avec d'autre pesticide, la dose sera directement choisie des études d'exposition,  in vivo chez l'animal et d'apporter par des approches in vitro des arguments mécanistiques compatibles avec la relation de causalité pesticide-santé. Ces études porteront sur la différenciation phénotypique et fonctionnelle des monocytes/macrophages et ses conséquences physiopathologiques, sur le métabolisme énergétique en lien avec l'émergence des pathologies métaboliques ainsi que sur le cerveau.
  3. d'identifier des perspectives de développement de solutions alternatives à l'utilisation de pesticides ou permettant une réduction du nombre de traitements qui favoriseront la protection sanitaire chimique des professionnels avec des retombées dans le domaine de l'économie. Le plan Ecophyto vise à réduire l’emploi des pesticides ; le développement de méthodes alternatives à l’utilisation de ces composés telles que le proposent les entreprises AgroNutrition et CETEV, associées à ce projet, est donc une démarche clé qui s’inscrit dans la logique, entre autres, de la préservation de la santé humaine.

Pertinence et caractère stratégique du projet

Un des enjeux spécifiques de ce consortium est de favoriser la recherche en Midi-Pyrénées dans les domaines de l’Environnement-Santé, en intégrant plusieurs approches disciplinaires  comme le préconise le rapport d’expertise collective Inserm (2013). Par ailleurs, notre projet est en parfaite adéquation avec l’un des axes du PNSE : renforcer la recherche  sur les liens entre l’exposition des travailleurs aux pesticides et le développement de certaines pathologies. Ce projet s’inscrit bien dans la stratégie du pôle de compétitivité Agri Sud-Ouest Innovation, dont nous avons obtenu l'agrément, en apportant des réponses aux enjeux sociétaux d’un secteur agricole majeur de Midi-Pyrénées (pomiculture conventionnelle) pour améliorer l’efficience de leur système de production au travers d’une meilleure gestion de leurs intrants « pesticides ».

Perspectives économiques liées à ce projet

Ce projet permettra d'apporter des éléments de réponse à la question de l'impact des pesticides sur la santé dans le cadre d'une utilisation professionnelle et chez le consommateur exposé via l’alimentation, et permettra de confirmer la place dans l'économie régionale et le rôle des entreprises partenaires dont l'objectif est de trouver une alternative à l'utilisation de pesticides pour l'agriculture.

FDS EUROPEEN FEDER

Date de modification : 08 juin 2023 | Date de création : 04 janvier 2018 | Rédaction : LPA/RGV